Newsletter Juillet 2022

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Infirmière en réanimation, bérengère témoigne

Nous rencontrons aujourd’hui Bérengère, infirmière en réanimation au CHU de Bordeaux. Découvrez la manière dont elle s’engage chaque jour pour les patients de réanimation, leurs proches… et également aux côtés du Fonds 101  !

Bérangère est infirmière en réanimation depuis plus de 5 ans. Après avoir exercé à l’Hôpital Cochin et à l’Hôpital de Libourne, elle fait aujourd’hui partie de l’équipe de réanimation de l’Hôpital Pellegrin à Bordeaux.

101 : Bonjour Bérengère. Pour commencer, pouvez-vous nous parler des motivations qui vous ont amenée à faire le métier d’infirmière en réanimation ? Et celles qui vous donnent de l’énergie au quotidien ?

Bérengère : Pendant mes études, j’ai pu faire 2 stages en réanimation qui m’ont beaucoup plu. La réanimation me permet à la fois de prendre soin des patients au niveau relationnel, tout en réalisant des soins très techniques d’urgence et de réanimation. C’est un métier complet, l’accompagnement du patient est global. Ce qui me porte, c’est la cohésion d’équipe qu’on rencontre en réanimation, et aussi la diversité du métier. J’aime ce que je fais. C’est un métier épuisant, mais tellement enrichissant. Je me sens utile.

101 : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre métier ?

B. : Tout d’abord, c’est un métier très exigeant physiquement, qui amène beaucoup de fatigue. Il y a un manque de reconnaissance de cette pénibilité, et aussi un manque de reconnaissance, financière notamment, des compétences techniques et organisationnelles très spécifiques des infirmières de réanimation. Ces compétences ne s’improvisent pas, elles s’acquièrent. On ne devient pas infirmière en réanimation du jour au lendemain. 


101 : Ces derniers mois, 101 a dispensé des
formations à la réanimation cardio-pulmonaire, quelle est la proportion/fréquence de patients qui arrivent en réa après un arrêt cardiaque et la prise en charge spécifique ?

B. : Nous recevons ces patients très régulièrement, plusieurs par mois. Après l’arrêt cardiaque, ces patients demandent des soins particuliers, notamment contrôler tous les paramètres vitaux de manière précise afin d’éviter d’aggraver les lésions cérébrales. Cela passe par plonger le patient dans un coma artificiel, contrôler sa respiration du patient avec un respirateur, ainsi que sa pression artérielle. On met aussi en place un système de refroidissement externe de son corps : il faut garantir le maintien d’une température autour de 36 degrés, toujours pour limiter les lésions cérébrales secondaires.

101 : Quel est votre meilleur souvenir de réanimation ?

B. : C’est difficile de n’en choisir qu’un ! Parvenir à réanimer un patient après un massage cardiaque est toujours une grande réussite. Quand on reçoit la visite d’un patient qui est resté plusieurs mois entre la vie et la mort dans notre service, et qu’on voit qu’il va mieux, c’est une immense joie. Notre métier c’est de créer des secondes vies de qualité pour les patients les plus fragiles. 

101 : Quel est votre pire souvenir de réanimation ?

B. : La période « Covid-19 » a été particulièrement difficile à vivre.

101 : Quelles sont les raisons pour vous de soutenir 101 et la réanimation ? 

B. : J’ai pu travailler avec le Pr Jean-Daniel Chiche pendant 3 ans à l’hôpital Cochin et il m’a beaucoup appris sur le métier que j’exerce, la rigueur, l’exigence et l’humanité dont on doit faire preuve dans un service de réanimation en général. Lorsqu’il a créé le Fonds 101 en 2018, j’ai naturellement eu envie de le suivre dans cette aventure !
Dès que je peux, je m’investis en tant que bénévole pour dispenser, à titre d’exemple, des formations à la réanimation cardio-pulmonaire dans les entreprises. Ce Fonds veut faire progresser notre spécialité en France et à travers le monde. Donc pour moi, c’est juste une évidence de soutenir cette formidable organisation non lucrative qui a pour objectif de sauver 1 million de vies !

101 : Bérengère, vous avez couru le Marathon de Paris 2022 en portant les couleurs de 101, après avoir réalisé une collecte de dons à son profit. Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous engager aux côtés du premier fonds international entièrement dédié au progrès de la réanimation ? 

B. : J’avais déjà couru 2 fois ce marathon mais sans soutenir une association. Cette année, j’ai souhaité apporter plus de sens à ma course en rejoignant l’équipe des LIFE Runners. L’objectif : collecter 420 euros auprès de mon entourage, soit 10€ par km, soit sauver une vie tous les kilomètres (avec 10 euros, 101 sauve une vie). C’était un challenge pour moi (je n’avais jamais fait une collecte de dons !!) mais grâce à la générosité de mes proches - les gens qui me connaissent savent combien les actions de 101 et mon métier me tiennent à cœur - j’ai même dépassé l’objectif de collecte !
Donc en résumé, une grande fierté de franchir ses 42 kms en représentant la réanimation dans cet évènement sportif !

101 : Quelle sera la prochaine étape pour vous ? 

B. : Je vais continuer l’aventure de la réanimation, sûrement en changeant de service l’année prochaine et déménager vers la côte basque.

101 : Bérengère, un dernier mot pour finir ? 

B. : BIG UP à 101 !